Comme un cri d'horreur sur l'an mille

Publié le par Lukaleo

Toutes les nuits Jean-Pierre se levait pour se rendre compte du temps qui passe. Durant des heures, il contemplait sa pendule blanche au tic-tac maladif. A chaque instant il s’efforçait de remarquer à quel instant les aiguilles bougeaient sans pourtant même y parvenir, ne saisissant plus le cliquetis métallique de la trotteuse qui lui tapait sur le crâne lorsque parfois, il se rendait compte de l’inhumanité de son timbre. Il n’était pas rare, en ces minutes douloureuses, qu’il titubât jusqu’à perdre entière lucidité. Et puis, il était toujours saisi de cette sensation qui revenait : celle d’être perdu dans une immensité temporelle et sans limite effroyable, alors que les aiguilles poursuivaient leur chemin déjà tracé dans le sens, celui que vous savez. C’est à cet instant intense que Jean-Michel poussait son fameux cri ; son cri d’horreur sur l’an mille... 

le cri d'horreur sur l'an mille

Publié dans Fragments posthumes

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