La reine de l'ennuit

Publié le par Lukaleo

 

Chez la Reine, Nicolas Sarkozy devait être partagé entre un sentiment d’exquise fierté et d’ennui profond. Il est sans doute jouissif pour un homme qui s’est toute sa vie durant, battu pour devenir notre Président de la République de tutoyer (enfin presque) la Reine d’Angleterre, incarnation même du prestige britannique et de la pudibonderie exacerbée. Les anglais, conservateurs émérites, non moins chastes et orthodoxes, pleins de vénération pour Sa majesté sénile qui n’a d’ailleurs pas plus fait pour ses sujets que William Henry Harrison a fait pour les américains, témoigne d’une cécité à l’égard d’une parodie à la fois de monarchie mais aussi de puissance qui pousse à l’idolâtrie d’un simple décor.

Le protocole qu’on a fait subir à M.Sarkozy et à sa dame aurait sans doute rendu jaloux Louis XIV, qui lui par contre, avait le pouvoir de faire ses conneries. Ainsi donc, l’affligeant défilé qui se mit en branle autour de la reine relève effectivement d’une parodie non seulement de mauvais goût mais au potentiel comique insoupçonnable. Notre bon Président, bien qu’auréolé de la présence, certes timide, mais ô combien distinguée de la ravissante Carla, (qui ne nous fait d’ailleurs pas regretter la désormais bernadétisée Cécilia), s’y est perdu et se trouva un tantinet isolé parmi les guignoleries cérémonieuses et autres farandoles carnavalesques. Ainsi faut-il être tour à tour guidé par autant de valets et de majordomes pour enfin entrevoir le visage disgracieux d’une Reine impassiblement posée sur un trône aussi puritain qu’elle prête à célébrer dans la plus grande exubérance une amitié retentissante, pleine de bruit et de fureur, intarissable et éternelle, devant des hôtes fébrilement installés sur des chaises inconfortables scrupuleusement disposées autour d’une table de trois mètres de longs parsemée par les membres indigestes de la famille royale qui semble trouver un certain plaisir à suivre de la manière la plus stricte et irréprochable qui soit une Etiquette des plus tatillonnes. Voyez le degré de perversion ! Tandis qu’elle cause, les invités portent un regard endormi sur la vieille femme qui leur porte alors un austère toast en signe d’estime. Inutile de décrire le repas insipide qui s’en suivit, et qui poussa finalement notre Président à s’enfuir vite fait avec sa dulcinée tandis que les pudibonds sirupeux se déridaient dans le salon autour d’un café Grand’mère.

Après tel spectacle, on est en droit de se demander de quel honneur les britanniques sont-ils gratifiés par la souveraineté de cette Reine qui fait survivre non seulement une tradition depuis longtemps dépassée mais qui entretient qui plus est des solennités datant d’Edouard l’Ancien ou d’Edmond 1er. Se sentent-ils donc si supérieurs, les englishs, aux bons citoyens français qui eux ont depuis longtemps divorcés des bourbons et des orléanistes, et qui ont même rompus avec la monarchie depuis presque un an !






Elisabeth II, chef de file attitrée de l'Association des Amis de Kant

Publié dans Actualité

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article